Via Dominique du Petit Champignacien Illustré : Il y a un certain temps déjà, l’association graphê a mis en ligne une pétition pour préserver le patrimoine de l’Imprimerie nationale :

Unique au monde, cette collection d’une valeur inestimable est un témoin de l’histoire de l’écrit, du seizième siècle à nos jours. Elle comprend le Cabinet des poinçons et ses milliers de caractères occidentaux et orientaux, des ateliers en activité – fonderie, presses typographiques, lithographiques et taille-douce, brochure et reliure – une bibliothèque de plus de 30 000 ouvrages et les archives de l’imprimerie d’État. Créé en 1539, en même temps que le Collège de France, ce fonds est la mémoire d’un savoir-faire et un lieu de création qui disparaîtront faute de continuité.

Même dans un pays comme la France, où il existe un certain sens de l’histoire et des savoir-faire traditionnels, la typographie n’a pas beaucoup d’appuis. La pétition a été traduite en 25 langues, en plus du français.


Photos

Fascinating colour photographs taken by Sergei Mikhailovich Prokudin-Gorskii between 1905 and 1915. See Laputan Logic for more.

Zlatoust, usine et église des Trois Saints

Pour nous, les enfants de la deuxième moitié ou du troisième tiers du vingtième siècle, le passé, celui d’avant notre naissance, est en noir et blanc. La première guerre mondiale, les premières grandes usines, les mineurs dickensiens … et donc par extension les rues (boueuses), bâtiments, et même les champs et paysages. Finalement, la photographie en noir et blanc résonne très bien avec une idée d’un monde dépassé, nécessairement rétrograde, loin des progrès technologiques de notre ère. Comment aurait-il pu avoir un visage comparable à la notre ?

La photo en haut à gauche a été prise en 1910. Il montre un bout de la ville industrielle à l’époque apellée Zlatoust, dans l’Oural. C’est une ville célèbre pour ses industries de l’armement (y compris des armes nucléaires, plus tard) et pour être la ville natale de Anatoly Karpov. Ce n’est pas une photo en noir et blanc coloriée, mais une vraie photo couleur, certes restaurée à l’aide des outils numériques. Le photographe est Sergei Mikhailovich Prokudin-Gorskii (1863-1944), qui parcoura l’empire du Tzar afin de mener à bien son vaste projet de documentation photographique.

C’est le site (en anglais, fascinant) Laputan Logic qui raconte cette histoire extraordinaire et donne accès vers des collections époustouflantes. Fuyant les révolutionnaires russes, Prokudin-Gorskii s’est exilé aux États-Unis (sans les plus politiques des ses photos, malheureusement, mais avec 2000 paquets de triples plaques en verre). En 1948, la bibilothèque du Congrès américain a acheté ses archives. Depuis 2001 et son exposition virtuelle remarquable et remarquée, ils les ont mis en ligne. Et une flopée d’internautes et infographes s’essaye à leur restauration.

Mineuses dans la mine Bakalskii, Oural

Crédits photos/ réstauration : Alex Gridenko (haut), Library of Congress (bas)


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