Mes photos parisiennes sont référencées en tête de la liste des résultats
du moteur de recherche de Creative Commons quand on lui demande de trouver « des photos de Paris publiées sous licence du type Creative Commons et dont on est en droit de faire des œuvres dérivées même à usage commerical ».
C’est quoi, une licence du type Creative Commons ? D’abord, une idée qui fait son chemin, créée par des gens qui trouvent le copyright dans sa forme actuelle mal adapté à la situation dans laquelle nous vivons.
Le droit d’auteur est un concept multiforme. En France, on considère qu’il découle d’un droit moral inaliénable d’une personne qui crée une œuvre de se voir reconnaître la qualité d’auteur. Dans le copyright américain les droits d’un auteur se basent explicitement sur l’objectif de l’état de privilégier la création et donc de voir diffuser un plus grand nombre de créations. Voir Wikipédia. Quoi qu’il en soit, le droit d’auteur ou droit à la propriété intellectuelle (un terme non dénué de connotations problématiques : les idées ont-elles des propriétaires ?) ne semble remplir aucune des deux fonctions de manière saitsfaisante. Il bénéficie plûtot à des intermédiaires de la diffusion, dont les coûts fixes, à l’ère numérique, ne cessent de baisser. Et ne parlons pas des obstacles qui se dressent contre quiconque souhaite utiliser ne serait-ce qu’un extrait. Combien d’enseignants sont-ils en infraction ? La moitié ? 90% ?
Étant réaliste, j’admets que certaines créations ne pourront pas facilement s’affranchir des canaux de diffusion traditionnelles et commerciales. Et ne faisons pas de cet article un manifeste en faveur du « libre » ; remarquons simplement que certaines œuvres se vendent très bien alors qu’ils sont en téléchargement libre sur le site de leurs auteurs (bien que ou parce que, on est en droit de se poser la question). Le livre Free Culture du professeur (de droit) Lawrence Lessig, par exepmple.
Le nom Creative Commons fait joliment allusion aux champs ou pâturages communs des villages d’antan. Le site et le texte des licences sont en anglais, certes, mais l’internationalisation progresse et les licences ont été adaptées aux droits brésilien, allemand, finlandais, japonais et néerlandais. La version française se prépare : allez voir les bandes dessinées explicatives qui proposent une introduction conviviale.
Finalement, je suis embarrassée. Parce que mettre des boutons Creative Commons sur ces pages (vers la version allemande de la licence, en droit sinon en langue) ne signifie pas que je me vois en grande photographe ou penseuse. Néanmoins, je suis consciente que le plus minable des documents peut attirer la convoitise de quelqu’un, et tout en affirmant que tout ce qui est publié ici m’appartient (sauf en cas d’attribution explicite à un autre auteur), la licence du type Creative Commons me permet de signaler ce dont tout bas je serais plus que ravie : que quelqu’un trouve de l’intérêt dans ce que ce site propose.
(Je suis également embarrassée par l’état pitoyable de mon site photo. Quand je l’ai mis en ligne, la conception web à l’aide des CSS m’était inconnue. Il est préférable de se rendre sur le dump c’est à dire l’index de mon dépot en vrac.)
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