Amuse-bouche to zaibatsu

Des entrées nouvelles dans le Merriam-Webster’s Collegiate® Dictionary, l’un des dictionnaires les plus réputés de la langue anglaise.

New entries in the 2005 edition of Merriam-Webster’s Collegiate® Dictionary.

I was slightly surprised about the new sense of neoconservative. There must have been some semantic variation over the last few years.


Today’s interminable NPs

Il devrait y avoir une limite supérieure pour les syntagmes nominaux. En voilà deux en anglais, à ne pas imiter.

  • 2005-10-02
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Here are two really-much-too-long-drawn-out noun phrases I found in today’s idle browsing. The first one is from an AP wire (emphasis mine):

An independent commission to oversee coastal restoration and hurricane protection work in Louisiana has been proposed by the Louisiana congressional delegation. It would be called the “Protecting Essential Louisiana Infrastructure, Citizens and Nature Commission,” or the Pelican Commission, after the state bird.

Some might be wishing the state bird was an owl. And which of the Louisiana citizens and what parts of its nature count as essential anyway?

The second one was on a page from Stanford University, dug up by Google when I asked it to help me find out what sluicing is. (I’m still not quite sure, but I think i get the gist now.) The footer of the page contains a line that indicates, “A Stanford Humanities Center Mellon Foundation Research Workshop Program”. Whew.

What mitigates the sternness a little, though, is the line below: “this site is loved by philip hofmeister and he is loved back”. Humanity in the Humanities Center. Or at least on their servers.


Langues régionales de France

There is an interesting blog-based debate going on about the value of teaching “regional languages” in French schools. The main languages in question are Breton, Corsican, Occitan, Basque, maybe Alsacian and some others — none of which is a French dialect (the word having been used with a pejorative connotation).

In discussions like these I realise how much of a Sapir-Whorfian streak I have developed.

Débat intéressant à blogs interposés entre Batims, qui exècre les langues régionales et leur enseignement et qui trouve, en gros, que cela sent le renfermé, et Pascal de chez Finis Africae#[1] qui, au contraire, nous fait une défense passionnée et exhaustive du multilinguisme, du patrimoine linguistique et de la richesse de toute langue, quelle qu’elle soit.

Extrait (Pascal):

Envisage-t-on un sermon de télévangéliste autrement qu’en américain ou en espagnol ? Non. Dans l’Exorciste, la tension monte durant tout le film pour atteindre son point culminant lorsque les deux prêtres scandent trente fois de suite à l’unisson et dans un silence total « the power of Christ compells you » ; cette construction et ce sommet dramatique apparaissent-ils lorsque le film est traduit dans une autre langue ? Non. Un anglophone peut-il vraiment comprendre toute la signification de la simple phrase Allah ouakbar ? Non (ce n’est pas un hasard s’il est interdit de traduire le Coran). Un francophone comprend-il vraiment tout ce que recouvre la гласност popularisée par Gorbatchev ? Non. Et puis surtout, nom de dieu de putain de bordel de merde de saloperie de connard d’enculé de ta mère, peut-on jurer dans une autre langue que le français ?

Inutile de le dire — mes lecteurs/trices réguliers/ères (s’il y en a…) auront deviné que je suis à 100 pour cent du côté de Pascal dans ce débat-là. Cela dit, je trouve que l’anglais se prêtre très bien aux jurons, alors que j’en suis quasiment incapable dans ma langue maternelle. La faute à l’endoctrinement précoce… en allemand, les femmes ne jurent pas.

L’insistance de Pascal sur la dimension culturelle — et j’ajouterais, le système formel — propre à chaque langue illustre bien pourquoi je suis légèrement Sapir-Whorfienne sur les bords, jonglant comme je le fais avec trois langues tous les jours. D’accord, je le suis peut-être un peu moins que Pascal.

Plus sérieusement, il y a plusieurs points à souligner. Comme le dit avec force Pascal, les langues ne servent pas qu’à communiquer. Avec le recul, je tire même la conclusion de mes deux années (malheureues) passées dans l’éducation nationale que c’est une erreur de mettre l’accent exclusif sur l’aspect communicatif dans l’enseignement de l’anglais au collège, au détriment d’une étude raisonnée de la langue d’une part et du contact intime avec des textes de l’autre. Mais c’est un long sujet sur lequel je reviendrai une autre fois.

Reste à constater que l’entraînement intellectuel — qui se passe pour la plus grande partie à l’insu des élèves — en est l’élément le plus important, largement supérieur en valeur que l’utilité immédiate. Il est d’ailleurs impossible pour des élèves francophones, et seraient-ils les pires des cancres, de suivre des cours d’une langue romane sans qu’ils enrichissent leur français

Je relève également l’emploi que fait Batims du mot « dialecte » :

Je râle, lorsque l’on me dit que c’est bien, de pouvoir passer je ne sais quel dialecte en épreuve optionnelle du bac.

C’est un peu triste, mais malheureusement répandu, de voir « dialecte » utilisé avec une connotation péjorative. C’est d’ailleurs un emploi abusif ici. Car de quelles langues parlons-nous ? Ont été évoqués le breton, l’occitan, le corse, le basque ; on pourrait y ajouter l’alsacien ou la LSF. Aucune de ces langues est une dialecte du français. À la limite on qualifierait l’alsacien comme un dialecte allemand (en tant que germanophone ayant vécu dans le Palatinat j’arrive plus ou moins à suive une conversation en alsacien) et l’occitan comme un dialecte catalan (ou plutôt, l’occitan et les variantes du catalan comme dialectes occitano-romans). Le corse est une langue romane à part entière ; l’intérêt du breton se trouve principalement dans son lien avec les autres langues celtes, plus éloignées dans les branchements de l’arbre indo-européen du français que les langues germaniques ou slaves. Plusieurs en font l’objet de mesures d’encouragement dans les Îles Britanniques. Reste le basque, langue intéressante s’il en est : personne n’a pu trouver une langue apparentée au basque, et les études sont encore au stade d’hypothèses.

Le basque et le breton nous rappellent des passés lointains, quand des régions de l’Europe furent habitées par des peuples aux origines et ethnies différentes des notres, aux cultures dont on ne sait encore trop peu. L’occitan et le corse renvoient à une époque un peu plus proche, à l’histoire du français lui-même et son cristallisation au sein de la famille des langues romanes.

Notons enfin que les humains sont parfaitement capables d’être mulitilingues. À l’échelle planétaire, cela est même la norme. Ce qui aiderait serait un enseignement véritablement bilingue dès l’école primaire, rare, pour ne pas dire quasi-inexistant en France. On sait maintenant ce qui marche : enseigner toute une partie des programmes du primaire dans la langue-cible. Allemand, chinois, anglais, arabe, corse ou basque, peu l’importe, pourvu qu’on le fasse pour une langue à la fois, pendant plusieurs années. Cela donne des enfants qui progressent plus vite en cours de langue (encore, quelle qu’elle soit) une fois arrivés au secondaire.


[1]: … dont il faut absolument aller voir la série Je sème à tout vent dont la dernière épisode se trouve ici : Pascal y reproduit, une à une, les lettrines du Petit Larousse de 1905 qui, pour chaque lettre, proposent des collections d’objets dont l’appellation commence par celle-ci.


  • 2005-09-26
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It is reassuring to know that the Paris police Préfecture has been making plans in the event of terrorists attacking several places at once, like in Madrid or London. According to a Libération article, the first step would be to get everyone out of the public transport network: Si un jour, un attentat […]

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Linguistics in Ian Rankin’s Fleshmarket Close

Dans «Fleshmarket Close», le dernier tome paru de l’auteur de polars Ian Rankin, l’inspecteur Rebus visite un département de linguistique. Où il assiste, peu convaincu de leur utilité, à des recherches en phonétique.

  • 2005-09-20
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Ian Rankin is one of a small handful of mystery writers whose work I particularly enjoy. And since, let’s face it, I read faster than he can write new novels, I had postponed reading the latest one of his Detective Inspector John Rebus series, Fleshmarket Close. It’s as good as all the others — the plot […]

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  • 2005-09-19
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From Le Monde: Afghanistan : succès relatif de la journée électorale, un soldat français tué [Afghanistan: Moderate succes of the election day, one French solider killed] All right, they used a comma and not a colon, but still …

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Cricket

Votre serviteuse regarde du cricket. Et ne comprend rien.

I’ve retreated down the pub, to relax after a long day. There’s a TV set running, showing something called “the Ashes”. And of course, me being a total cricket moron, I don’t understand a bit of what’s going on. In the beginning it looked like England was winning “that little urn”, with “three wickets left”, […]

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A relative clause there’ll have to be some thinking over

Des problèmes avec une phrase relative en anglais.

So I was reading about the sad and horrifying loyalist#[1] riots that took place in Belfast over the weekend. Until I stumbled over a sentence, a quote of Ian Paisley. In the Guardian, the construction that puzzled me looks like this (emphasis mine): Then tension hit a higher notch when Ian Paisley, the now undisputed leader of […]

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Euphemism of the day: concertina wire

Appeler ces barbelés meurtriers aux lames aiguisées comme des lames de rasoir fil accordéon est un euphémisme quelque peu extrême.

  • 2005-09-11
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From the Washington Post (reg. req’d I think; you can also try to access the article via bugmenot). National Guard crews are setting up double rows of coiled razor wire in front of the tracks and will continue to do so until the fencing blocks the ravaged coast for 30 miles. […]

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Non-eggcorn: “equilateral(ly)”

Une liste d’exemples du mot «equilateral», notamment sous sa forme adverbiale (que le français ne connaît pas, de ce que j’en sais), dans des contextes surprenants.

Ce n’est pas un poteau rose, pour autant.

My first sighting was in a report from a tech volunteer in the Astrodome in Houston, quoted on BoingBoing. There are plenty of issues that need to be discussed, but the evacuees are keeping the area very clean and equilaterally said they were happier to be in the Astrodome than stuck in the Superdome […]

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