Qui dit qu’il ne peut en avoir qu’un seul MdlS par semaine ? D’autant plus que celui-ci n’est même pas une locution; mais quand on sait s’y prendre, il peut toujours servir comme métaphore.
Pour expliquer ce qui m’a incitée à écrire ce billet sur l’expression moineau de Lesbie et comment je suis tombée dessus, il va falloir revenir un peu en arrière. Nous voyons donc nos deux protagonistes, C et K, visiter l’expostion George Sand — une nature d’artiste au Musée de la Vie romantique à Paris. Nous faisons le plein des peintures, manuscrits, objets, arbres généalogiques (dans lesquels C n’arrête pas de se perdre) de Sand ou la représentant, ou de ses amis artistes (Lizst, Chopin, de Musset …) ou les représentant. L’un de ces personnages est Mademoiselle Rachel (Elizabeth-Rachel Félix, dite Elisa) (1821-1858), la plus célèbre tragédienne de son temps, présente dans l’expo en de nombreux exemplaires sous forme de buste ou tableau. Dont un buste (d’Auguste Clésinger je crois, mais je me perds aussi dans le dépliant explicatif) la montrant avec des grappes de raisins dans les cheveux et des perles autour du cou, intitulé Rachel en Moineau de Lesbie.
Qui ou quoi est donc ce moineau de Lesbie ? D’abord, c’est le titre d’une petite pièce écrite pour Rachel par le poète Armand Barthet. (Vous le connaissez ? Moi, non.) C’est bien beau comme resultat d’une recherche google, mais, franchement, n’éclaircit pas encore l’obcur problème.
En continuant à googler, je me rends compte qu’il aurait suffi que K ou moi eussions assisté à des cours de latin renforcé au lycée. Car la Lesbie en question n’est autre que Lesbia, l’amante poétique omniprésente dans les poèmes de Catulle, surnommée ainsi pour cacher l’identité réelle de l’intéressée et souligner le caractère sublime de sa beauté et ses passions. Et selon le poète, elle avait un animal familier, qui, vous l’avez déviné, se trouve être un moineau.
Vous préférez peut-être la traduction française des deux poèmes qui parlent du moineau de Lesbie. Ici est un site multilingue consacré à Catulle (les poèmes que vous cherchez portent les numéros 2, 2b et 3); les VF me paraissent assez contestables, mais l’auteur du site vous invite gentiment de lui envoyer vos corrections. Plus surprenant est cette version chantée en latin (format mp3) du deuxième poème, dans lequel Catulle déplore la mort du moineau.
Lugete, o Veneres Cupidinesque,
et quantum est hominum uenustiorum.
passer mortuus est meae puellae,
passer, deliciae mae puellae,
quem plus illa oculis suis amabat
[…]
Note à K : On évitera de dire Tu ne peux vivre comme un moine..au de Lesbie, vu la fin triste qui fut la sienne.
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Pourriez-vous me dire de qui est la version chantée du poème sur la mort du moineau ? Merci.
J’aurais dû mettre un lien vers le site d’origine. La version chanté vient du Classics Technology Center.
renbal ta merde!!!
Charmant. Et cela s’épelle « remballe ».